S'il est un sujet qui agite périodiquement la communauté maquettiste, c'est bien celui des échelles de reproduction de nos « chères maquettes.
Selon un article trouvé sur  « Wïkipedia, the free encyclopedia »,  il en existerait plus de 40, allant du 1/2500 (bateaux pour jeux de guerre) au 1/6 (figurines). Et la liste est incomplète puisque il manque par exemple le 1/125 des avions civils Heller.
Répondre d'une manière détaillée au pourquoi de ces échelles est très difficile, aucun auteur n'ayant abordé le sujet en profondeur. Ici et là, on trouve quelques informations, au détour d'un article, d'une biographie ou d'un site...
Ce qui suit est une synthèse sur les échelles les plus courantes, sans pour autant se poser en référence.
N.B. : Échelle (encyclopédie)
Rapport entre la mesure d’un objet réel et la mesure de sa représentation Elle est exprimée par une fraction : le facteur d'échelle.
Grande Échelle : facteur d'échelle qui se rapproche de 1
Petite Échelle : facteur d’échelle élevé.
Autrement dit : Plus le chiffre sous ta barre des fractions est élevé plus l’Échelle est petite.
Cette définition a été adoptée pour cet article.


Il était une fois...

A l'origine de nos maquettes, il y a le jouet qui reproduit en plus petit les instruments et outils de la vie courante.
Le jouet et son industrie ont connu leur essor à la fin du 19ième et début du vingtième siècle. A cette époque il n`était pas question d'échelles de reproduction, à une exception prés : Le Modélisme Ferroviaire.


Le Modélisme Ferroviaire

Un peu d’histoire:

Le Chemin de Fer apparaît en Europe au début du l9ième siècle quand en 1814 Georges Stephenson, un ingénieur Anglais construit la première locomotive «The Blutcher».
Les premières voies ferrées sont édifiées en 1819. A cette époque pas de standardisation, chaque compagnie construit ses voies avec son propre écartement.
En 1825, le même Stephenson propose d'adopter un écartement de voies de 4 pieds 8 pouces et demi (1435mm). Cette valeur correspond à l'écartement moyen des roues des charrettes hippomobiles communes à cette époque. Écartement qui par tradition, habitude et atavisme n'a quasiment pas changé depuis l'époque ou les charrettes empruntaient les voies Romaines.
Cet écartement est définitivement adopté en Angleterre en 1845 (Gauge Act).
En 1922 les pays Européens fondent l'UIC (Union Internationale des Chemins de fer). Celle-ci définit l'écartement de 4 pieds 8 pouces et demi (1435mm) comme «Écartement Standard». Bien que certains pays aient adopté un écartement différent (Russie: 5 pieds, Espagne et Portugal 5 pieds 5 pouces....), les voies à écartement standard représentent aujourd'hui plus de 60% des voies dans le Monde.


Les Trains Miniatures

Les premiers trains miniatures sont fabriqués en bois, en plomb puis en tôle. Ce sont des trains dits «à traîner» par une ficelle. Tout change avec Marklin.

Theodor Friedrich Whilhelm Marklin.

Theodor Marklin est un artisan Allemand qui vit à Göppingen. En 1859 il se lance dans la fabrication de cuisines pour poupées puis des jouets (voitures, bateaux, moulins à vent). Après sa disparition en 1866, sa veuve et ses fils Eugen et Karl reprennent l'entreprise.
En 1891, Marklin propose le premier train mécanique (mécanisme d'horlogerie) sur rail (voies à monter). Pour ce train, Marklin crée une échelle dénommée «Un»: (1 puis l), basée sur l'écartement des voies (écartement standard).
L'écartement adopté pour cette échelle est de 45mm (l'Allemagne utilise le système métrique), ce qui donne une échelle réelle de: 1/31,88 soit 1/32
En 1900 Marklin commercialise un train à l'échelle « Zéro » (0) avec un écartement de voies de 32mm pour une échelle réelle de 1/43,5. D'autres échelles voient le jour, adoptées par la plupart des fabricants.
Ainsi cohabitent:
Le «  III » (3) : Ecartement de 89mm (3 pouces 1/2) pour une échelle réelle de l /16
Le « II » (2) : Ecartement de 64mn (2 pouces 1/2) pour une échelle réelle de 1/22.5.
Le « I » (1) : Ecartement de 45mm (1 pouce 3/4) pour une échelle réelle de 1/32.
Le « 0 » (Zéro) : Ecartement de 32mm pour une échelle réelle de 1/43.5

Les principales Échelles Ferroviaires: Voie Standard (1435mm) et Voie Étroite (1000mm) 
Gauge: Ecartement
Scale: Echelle (millimètres par pied)
Les plus populaires sont le « l » (1/32) et surtout le « O » (1/43.5), les deux premières échelles Marklin.
C'est ici qu'entrent en scène Frank Hornby et William Britains.

Franck Hornby

Franck Hornby est né à Liverpool en 1863. Il invente en 1901 pour ses enfants un jeu de construction qui deviendra en 1907 le fameux Meccano. Ce jeu lui apporte la prospérité et en 1920 toujours à Liverpool, il crée la marque Hornby pour la reproduction de trains. Ces trains sont à l'échelle « O » (1/43.5) et deviennent rapidement populaires en Europe.
Un réseau de chemin de fer c'est aussi de nombreux accessoires : Bâtiments, véhicules, personnages, etc… En 1934, Hornby crée la marque Dinky Toys pour la reproduction de véhicules toujours à l'échelle « O ». Ces véhicules ont beaucoup de succès, au point d'être pour Hornby plus rentables que ses trains (et très recherchés aujourd'hui).

William Britains

Au 19ème Siècle, les soldats en alliage dit « soldats de plomb » (surtout d'origine allemande) étaient très répandus en Europe. Ces soldats sont en métal plein, coulés par gravitation, chaque fabricant décidant de l'échelle.
En 1893, William Britains Jr, un des dirigeants d'une importante usine de jouets Britannique fabrique un soldat de plomb « creux » (injection sous centrifugation) plus facile et moins coûteux à produire (moins de matière). Cette gamme de soldats aura rapidement énormément de succès. L'échelle de reproduction adoptée est l'échelle ferroviaire « l » (1/32).
Le soldat de référence Britains au 1/32 est un soldat de 6 pieds de haut soit 1,83m de la tête aux pieds sans couvre chef. Cette échelle est aussi connue sous la dénomination « 54mm » mesure de cette figurine de référence. La société Britains produira aussi des collections de « soldats de plomb» à l'échelle « O » (1/43,5).
Mais revenons à nos échelles ferroviaires.
En 1923, fut commercialisé en Angleterre un train miniature avec un écartement de voie de 16,5mm pour une échelle réelle de 1/76.
Cette échelle étant une réduction d'environ la moitié du « O » fut appelée « Double Zéro » ou «00 ».
Mais pour de nombreux modélistes, l'écartement des voies étant la moitié de celles du « O » l’échelle aurait du être la moitié de celle du « O »soit 1/87. En 1927 ce rapport de réduction fut référencé « Demi Zéro » ou « HO » (Half Zéro).
En 1950 ces deux échelles furent adaptées internationalement avant que le «  HO » ne s'implante définitivement à travers le monde.
Certaines de ces échelles furent adoptées pour des représentations autres que matériel ferroviaire ou soldats de plomb.
Le « l » (1/32, 54mm) est une échelle de référence pour les figurines (Historex Andrea ...), c'est aussi une échelle pour le matériel militaire (Airfix, Monogram, Revell...) et l'aviation (Hasegawa, Trumpeter...)
Le « O » (1/43.5) devenu le « 1/43 » est la principale échelle de reproduction des voitures et autres camions avec des milliers de références : (Dinky Toys, Norev, Solido, ainsi que de nombreux artisans travaillant la résine ou le métal blanc).
Le « OO » (1/76) fut adoptée par certains fabricants (Airfix, Matchbox, Nitto, Fujimi....) pour reproduire soldats et matériel militaire. Ce fut pendant longtemps la «petite» échelle de reproduction des artisans du militaire.


L'Aviation et le Un Soixante-douzième (1 /72)

A l'origine du 1/72, on trouve Jay Hay Stevens. Celui-ci est employé par un fabricant et revendeur de jouets Londonien Alfred James Holladay qui le charge en 1932 de créer des avions en bois pour une ligne de produit nommée Skybirds.
Selon son biographe G Sinclair, JH Stevens décide d'adapter l'échelle de réduction des soldats de plomb Britains (1 /32), mais suite à une mauvaise interprétation de cette échelle, ses premières maquettes sont au 1/36 (1/3 pouce pour un pied). Comme certaines de ces reproductions sont très grandes il décide de les produire à une échelle deux fois plus petite: le 1/72 est né!

Maquettes Skybirds. Contenu d'une boite

De nombreux modèles (70) et accessoires (personnages, aviateurs, hangars et véhicules) sont proposés à cette échelle jusqu'au second conflit mondial. Des Clubs Skybirds (600) voient le jour qui regroupent jusqu'à 18000 membres. La marque disparaitra en 1945 avec l'avènement du plastique.
NB : Aux maquettistes habitués â monter du « Tamigawa », il est bon de rappeler ce qu'étaient les maquettes Skybirds.
Des éléments en bois tout juste  « dégrossis ». Le maquettiste devait mettre toutes ces pièces en forme à l’aide de râpes, limes et papier de verre.
En 1932, deux anglais, Charles Wilmot et Joe Mansour créent la firme Frog (Acronyme pour « Flight Right Off the Ground » : Décolle directement du sol) pour commercialiser des maquettes volantes à l'échelle « l » (1/32).

Les Quatre premières maquettes Frog Penguin

La boite du Skua (l’acétate des pièces a mal vieilli et celles-ci sont déformées) et le Catalogue Frog « Penguin ».

A partir de 1935, certaines pièces de leurs maquettes sont réalisées avec l’une des premières matières plastiques: l'Acétate de Cellulose.
Cette matière plastique leur donne l'idée de réaliser des maquettes statiques pour lesquelles ils adoptent l'échelle Skybirds (1/72).
Cette ligne de produits prendra le nom de Frog Penguin. La première maquette, un Gloster Gladiator (suivi du Blackburn Sharkll et du Hawker Fury) sera commercialisée le 30 Novembre 1936.
Ces maquettes sont déjà proposées en boites complètes avec peinture et décals. Pendant le second conflit mondial, Frog Penguin produira quelques modèles d'identification toujours au 1/72. La marque connaitra le déclin à partir de 1945 avant de « renaitre » en 1955 sous le label Frog en produisant principalement des maquettes d'avions en polystyrène au 1/72, avant de disparaitre définitivement fin 1976, les moules étant revendus à différents fabricants (Nova et Revell pour les plus importants).



La Seconde Guerre Mondiale et les Maquettes d’identification.


Avions

Pendant le second conflit mondial, les armées en présence eurent besoin de maquettes d'identification pour entrainer leurs personnels (aviateurs, mitrailleurs, canonniers. etc...)
Les anglais firent fabriquer des maquettes d'avions principalement au 1/72, (l'échelle Skybirds) en bois, carton et même plastique (Acétate fourni par la firme Frog Penguin).
Les Américains dans un premier temps lancèrent un programme « The WWII National School Model Building Program » auprès des écoliers et étudiants pour la fabrication de ces maquettes (surtout au 1/72) dans les matériaux précités, avant que l'industrie ne prenne le relais .Curver avec ses reproductions en bakélite au 1/72 fut un des principaux fabricants.

Curver: Junkers Ju52 et Short « Sunderland». Maquettes en bakélite non peinte

Notons aussi Strombecker fabricant Américain de jouets et maquettes en bois qui produira quelques maquettes d'identification au 1/72 dans ce matériau (ces modèles proposés à la clientèle après guerre, disparaitront avec l'avènement du polystyrène).

Maquette B-24 Liberator «Strombecker» 1/72

Cornet éditera une ligne d'avions en « White Metal» au 1/432 (1 pouce pour 36 pieds).

Avions «Comet » 1/432

En Allemagne, des maquettes en bois massif et sans train d'atterrissage au 1/50 furent réalisées (en Tchécoslovaquie semble t-il) mais ce fut la société Viking avec ses modèles au 1/200 qui fut le principal fournisseur de la Luftwaffe.


Véhicules

Pour les matériels terrestres (blindés, camions, etc…), différentes échelles furent utilisées, les principales étant le 1/32 (« l « ) et le 1/36 l'échelle initiale Skybirds (Framburg USA).

Maquettes Framburg d’identification de blindés Allemands au 1/36

Toujours aux Etats Unis, Comet déjà cité produit une série de blindés au 1/108 (1/3 de 1/36, soit 1/9 de pouce pour un pied)

Marine

A la fin des années 20, Viking en Allemagne réalise en métal la reproduction « ligne d'eau » (Waterline) de nombreux navires (militaires et commerciaux). L'échelle choisie est le 1/1250.
Chez les alliés, les reproductions en métal sont à différentes échelles (1 /500, 1/600, 1/1200)



Le Un Quarante-huitième (1 /48)

L'origine du 1/48 en tant qu'échelle de reproduction de maquettes est floue bien qu'il soit admis qu'elle vienne des Etats Unis.
Le 1/48 (Un quart de pouce pour un pied) connue aussi comme «The quarter» est aux Etats Unis avec le 1/96 (un huitième de pouce pour un pied) une échelle de réduction très commune voire «naturelle» dans l'industrie. C'est entre autres l'échelle adoptée pour les plans de maisons individuelles. Il est donc logique qu'elle soit utilisée dans le modèle réduit (Au même titre que le 1/50 et le 1/100 dans les pays à système métrique),
Ainsi dans les années 30, Strombecker déjà cité commercialise au «quarter» une locomotive en bois, la NYC Hudson Type. En 1942, c’est un P-39 Airacobra qui sera proposé au 1/48.

Maquettes Strombecker (1/48) en bois

L'Après guerre et le polystyrène.

Toujours aux Etats-Unis, les premières maquettes (avions, blindés) à monter en plastique injecté (polystyrène, découvert en 1930 par IG Farben) voient le jour au début des années cinquante. Le premier critère est le prix car ces maquettes sont destinées à être vendues dans les «Supermarkets».
Elles comprennent peu de pièces et l'échelle de reproduction n'est pas un critère déterminant. Souvent, c'est la taille de la boite qui décide de l'échelle. Ce sera le cas pour les premières maquettes Monogram et Revell (1953). Cependant on trouve chez ces fabricants quelques séries (chasseurs de la première et seconde guerre mondiale par exemple) qui sont au « quarter » (1/48).
Ainsi, les premières maquettes Aurora (1952), une série de chasseurs de la Seconde Guerre mondiale, vendues 69 cents chez Woolworth ou chez WT. Grant Stores, sont à cette échelle.

Les premières maquettes avion Aurora au «quarter»

Aurora est d'ailleurs un pionner du «quarter » puisque à côté de nombreux avions il propose aussi une, ligne de «Militaria» à cette échelle.
Enfin, citons Lindberg le premier fabricant Américain importé en France au milieu des années 50 (par le Jouet Rationnel), dont la gamme était composée de maquettes au 1/48 (Zéro, Stuka, Hellcat...) et au 1/96 (B17G...).

Publicité Lindberg dans le journal Spirou en 1954

Le Un Trente-cinquième (1 /35)

Le 1/35 n'est pas une échelle «naturelle ». Elle ne correspond à aucun rapport simple, que ce soit en système métrique ou en système Anglo-Saxon.
Chez les premiers fabricants de maquettes de matériel militaire en injecté les échelles adoptées furent le 1/32, le 1/48, le 1/76 voire le 1/72 ou plus anecdotiquement le 1/36, échelles «historiques».
Il semble que cette échelle du 1/35 vienne du Japon et plus particulièrement du fabriquant Tamiya. Selon la légende une maquette de blindé était prévue au 1/32, mais le produit fini sous dimensionné se révéla au 1/35. L'échelle fut gardée.
Plus vraisemblable, cette échelle aurait été mieux adaptée à l'installation de la motorisation des premiers blindés Tamiya.


Le Un vingt-cinquième 1/25 (1/24)

Le 1/25 est une échelle qui connut une certaine vogue aux Etats Unis dans les années 50 et 60 pour la reproduction de voitures et camions. A l'origine de ces maquettes il y a les « Promotionals», maquettes destinées aux concessionnaires des grandes marques de Detroit pour présenter les modèles à la clientèle. Ces « Promotionals » ont beaucoup de succès et deviennent vite très recherchés, ce qui incite les fabricants à les produire sous leur propre label (Jo Han, Pyro...). Ces fabricants disparaissent dans les années 70, époque où de nombreux fabricants lancent des gammes au 1/24. (Heller, Italeri, Tamiya…)

Voici vues par D. Huckel, maquettiste au SAM (Salvetat Autos Maquettes), les différentes échelles voitures : «La famille Ferrari»

Autres échelles

Pour des raisons d’encombrement, les fabricants ont souvent décliné ces échelles « historiques» en multiples et sous multiples. On trouve ainsi : le 1/144 sous multiple du 1/72 pour les avions de grande taille (surtout avions civils), ainsi que récemment pour quelques blindés. Le 1/24, multiple du 1/48, le fut pour les voitures et quelques avions.
A côté de ces échelles « historiques », on trouve des échelles souvent initiées par les fabricants. En France, Heller le précurseur produit en 1958 ses premières maquettes dans des boites de même taille et qui, système métrique oblige, sont au 1 /100 (Caravelle), au 1/40 (Fouga Magister) et au 1/50 (Vautour).

Premières boites Avion Heller.

Dans les anciens « Pays de l'Est » on trouvait aussi quelques échelles décimales (1/100). En Allemagne le 1/200 (hérité de la seconde guerre mondiale) connait un certain succès. Cette échelle a été adoptée par Hasegawa pour la reproduction d'avions de ligne.
Aujourd'hui, il faut bien reconnaitre que la plus grosse partie de la production des maquettes se concentre sur une poignée d'échelles : le 1/32, le l/35, le 1/48, le 1/72 et le 1/144.


Pourquoi une échelle « marche »?

Certains facteurs sont bien identifiés : Choix, prix, disponibilité.
Souvent a l'origine, un fabricant qui inonde la marché avec des produits répondant à ces critères. Ce fut le cas avec Airfix et les avions au 1/72. La marque est arrivée en France au début des années 60. Déjà, en 1965 dons la quatrième édition du catalogue, on trouvait 80 références d'avions au 1 /72, des maquettes de bateaux au 1/600, des voitures au 1/32, des figurines et blindés au 1/76, des trains et wagons en OO (1/76) etc... Et tout cela, à des prix très compétitifs (2.50f soit environ 5 euros d'aujourd'hui pour un avion au 1/72).
Ces maquettes étaient disponibles dans de nombreux points de vente (magasins de jouets, bazars, quincaillerie, marchands de journaux...). Airfix fut rapidement rejoint par Frog et Matchbox. Par la suite, lorsque de nouveaux fabricants arrivèrent sur le marché (Italeri, Esci, Tamiya, Hasegawa, Fujimi...) ou lancèrent de nouvelles gammes (Heller série Musée par exemple), ils adoptèrent naturellement le 1/72.
Pour l'Aviation et le 1/48 les raisons sont moins évidentes, mais on constate que la percée de cette échelle est liée à la généralisation des sets de « detaillage ». Lorsque toute une génération s'est mise à la maquette avion dans les années 60/70, les maquettes étaient construites « De la boite » (From the box). Puis sont apparus les premiers accessoires en résine pour ajouter du détail. Détailler au 1/72 n'est pas très spectaculaire. Les maquettistes ont cherché plus gros et comme la plupart des fabricants avaient quelques maquettes au 1/48 dans leur catalogue....
Cette percée est récente (début des années 90) avec notamment l'arrivée de marques en provenance des anciens Pays de l'Est suite à la chute du Mur de Berlin. Remarquons au passage que dans les années 80, les tentatives des fabricants (Monogram, Esci, Heller) eurent relativement peu de succès (je me souviens de piles de boites Esci au 1/48 soldées chez les détaillants).
Le 1/32 : Comme nous l’avons vu précédemment, le 1/32 est une échelle d'origine ferroviaire très ancienne. Il était normal que de nombreux fabricants « historiques» aient des produits à cette échelle dans leurs catalogues. On trouve des avions (Revell-Hasegawa), des blindés (Airfix, Monogram) ou des figurines (Britains, Airfix, Historex ...). Cette échelle était tombée en désuétude avant que Trumpeter (peut être pour le marché Américain friand de grandes échelles) ne la relance en produisant de nombreux modèles.
Le « Militaria » et le 1/35: Où comment une échelle de reproduction initiée par un fabricant (Tamiya) est devenue une référence. Une partie de la réponse se trouve peut être dans les catalogues des fabricants des années 60/70. On constate que le Militaria «grande échelle» est le parent pauvre des fabricants quand il n'est pas absent. (Quelques références au 1/32 chez Airfix et rien chez les autres).
Une exception: Bandai qui produit de très belles maquettes de blindés au 1/48, très détaillées. Mais ces maquettes sont mal distribuées (seule une moitié du catalogue sera disponible en France), le catalogue est anémique et la production sera finalement arrêtée; dommage!....
D'après certaines informations cette ligne de produits aurait été « anecdotique» chez Bandai ce qui peut expliquer son abandon. Il a aussi été dit que les moules auraient été acheté par un fabricant Chinois?...
C'est peut être aussi par ses catalogues que Tamiya a « imposé » cette échelle. Ceux-ci sont très beaux. Le fabricant fait appel à des maquettistes de talent pour présenter sa production sous forme de dioramas de belle facture, ce qui « pousse » le maquettiste à acheter. (Que celui qui n'a jamais craqué me jette la première pierre.)
Comme pour le 1/72, quand d'autres fabricants (Italeri puis Heller) se lancent dans le Militaria « grande échelle », ils adoptent l'échelle qui domine créant le même effet de levier.


Le Futur ?

La Maquette Statique est depuis plusieurs années sur le déclin. Elle a disparu des linéaires des Hypermarchés ou des rayons des magasins de jouets. D'activité de loisirs, c'est devenu affaire de spécialistes. Ceci, à une influence sur la production: Séries limitées mais de meilleure qualité et resserrement des échelles.
Lorsqu’en 1987, j'avais écrit quelques lignes sur les échelles de reproduction, la maquette avion était dominée par le 1/72 et le « Militaria » par le 1/35.
Aujourd'hui en Aviation, le 1/72 et le 1/48 se partagent la plus grande partie du marché et le 1/32 revient. Le 1/144 (surtout pour les «liners») garde de nombreux adeptes.
En « Militaria », le 1/35 est toujours leader, mais le 1/72 fait un retour en force (alors que le 1/76 a quasiment disparu) .Tamiya qui fut à l'origine du 1/35, se lance dans 1/48 et la rumeur annonce de nouveaux fabricants sur ce créneau. A moins que la crise...
A terme, allons-nous débaucher sur deux Echelles (1/48 et 1/72) dominant le marché de la maquette ?
Rendez vous en 2020 !
JL G (Squawk)


Sources

Cette présentation a pour origine de nombreux articles extraits de revues er de  journaux aujourd’hui disparus, mais sa rédaction n'aurait pu être possible sans les nombreux sites qui parlent de maquettes et modèles réduits, et plus particulièrement : Les trains de Guillaume